Hors de prix - Gad Elmaleh & Audrey Tautou

Irène (Audrey Tautou) vit dans les Palaces. Elle aime le luxe, et vit au crochet de riches personnalités qui lui offrent robes, bijoux, sacs et autres accessoires coûteux. Jean (Gad Elmaleh) est barman dans un palace. Timide et réservé, il est aussi serviable que discret. La phrase favorite d’Irène est « Je voudrais…, j’aimerais… », celle de Jean pourrait être « Bien Madame, tout de suite Madame ». Chaque personnage est à l’opposé de l’autre , et pourtant, les deux sont complémentaires : l’un commande, l’autre sert. Lorsqu’ Audrey rencontre Jean, elle se méprend sur sa qualité de serveur, et pense s’adresser à un richissime homme d’affaire. Elle le quittera le lendemain après avoir réalisé son erreur, mais Jean ne s’en remettra pas, il est amoureux de la belle.

Le film raconte en fait une magnifique histoire… d’argent. Si la course à l’amour de Jean reste présente du début à la fin, Irène et lui se retrouvent imbriqués dans une vie de luxe et de paillettes, où l’on est prêt à tout pour se payer une robe, où l’on n’hésite pas un instant à vivre aux dépens de celui ou celle qui vous offre une belle vie. En d’autres mots, comment concilier amour, argent luxe quand on ne possède ni argent ni luxe ?

L’histoire (peu morale il faut le dire) porte sur une jolie histoire d’amour, et les acteurs sont plutôt convainquant dans la peau de leur personnage. Mais si de nombreuses scènes font monter un grand sourire aux lèvres, le film n’est ni vraiment drôle ni vraiment émouvant. Il manque en fait quelque chose à ce film, mais la difficulté reste de déterminer quoi… On regrettera peut-être tout simplement l’absence d’une scène vraiment mémorable ou d’un simple frisson.

Ron l’infirmier


Première découverte de Ron dans Ce soir ou jamais (Opinion à venir) il y a peut-être deux mois de cela. Ron, infirmier de profession venait sur le plateau de l’émission de deuxième partie de soirée de France 3. Frédéric Tadeï lançait alors un débat sur les blogs, sur ce que certains pouvaient avoir à y dire, sur ce que d’autres pouvaient y rechercher.

Ron parle alors de son histoire. Il raconte comment, un jour, il se décide à raconter sa vie, comment il parle du milieu hospitalier, et comment ses histoires drôles, parfois pinçantes ou grinçantes, toujours touchantes, lui permettent d’exprimer le lourd poids du secret et du cadre médical. Le ton est humoristique, provoquant, choquant parfois, mais à y réfléchir, la provoc’ porte ses fruits, et l’on se rend mieux compte du rôle important de ce corps de métier dans notre vie de tous les jours.

Le site de l’infirmier écrivain est plutôt bien construit, clair, et ses histoires quotidiennes ont un contenu vraiment sympa. Il est parfois difficile de déterminer s’il s’agit d’imagination ou de réalité, mais chaque texte non content d’être probable, semble tiré d’une vraie expérience de vie. Normal, Ron parle de son métier, il le fait bien, il intéresse. Ces petites histoires se suivent au jour le jour, depuis le bureau, en rentrant à la maison. Chaque histoire représente une anecdote, un peu comme si l’on tournait chaque jour une nouvelle page d’un livre. D’ailleurs, l’image du livre dont on tourne chaque jour une page supplémentaire est tellement d’actualité que le premier opus de la série des aventures de Ron l’infirmier est en vente dans toutes les librairies.

Si le bouquin de Ron l’infirmier est aussi chouette que son blog, sans doute deviendra t-il d’ici peu un célèbre romancier. Qui sait ?

Ron l'infirmier : http://ron.infirmier.free.fr

Quand le ciel tombe sur la tête d'Astérix

Par Toutatis !!! Le dernier opus de la série du célèbre gaulois vient de paraître. L'encre coule a flot, et les critiques poussent à la lecture...Uderzo se déchaîne, et la nouveauté envahit le village gaulois, attaqué par deux nations extra terrestres en guerre, prêts à tout pour découvrir le secret de la potion magique de Panoramix.

Les dessins de Uderzo évoluent dans ce nouveau volume, privilégiant les formes rondes et colorées des soucoupes volantes, ou inventant des personnages dont les traits ressemblent étrangement à Mickey, Superman ou Goldorack. Et Uderzo d'ajouter à ce titre que l'album n'est autre qu'un hommage à Walt Disney (Ladsylwien dans le texte).

Le principe de l'hommage touchera l'amateur de planches, mais probablement au grand détriment du contenu de la bande dessinée. La traditionnelle chamaillerie entre Obélix et les romains n'y est qu'évoquée, les jeux de mots habituels manquent à des dialogues simplistes et appauvris, et le fil de l'histoire n'est que trop léger pour rendre la bande dessinée intéressante.

L'aventure du mythique gaulois se lit vite, sans piquant, sans mystères ni humour... Le ciel serait-il tombé sur la tête d'Uderzo?

Vive l'Amour

Article rédigé pour le Webzine Culturel Discordance.fr

L’origine de ce superbe recueil de photographies est simple : une maison d’édition lance un concours international de photographie sur le thème de l’amour. Dans 164 pays, des amateurs, des professionnels, des photographes en tous genres répondent à l’appel. Les éditions MILK recevront 40.000 photographies, dont les meilleurs composent « Vive l’amour ! ».

En Inde, un vieil homme accroupi au sol tient un jeune enfant dans ses bras, il veille sur son petit fils. En Californie, un père sert dans ses bras son fils, sans doute vainqueur d’un tournois de Base Ball. Devant une maison, un homme embrasse affectueusement une femme qui doit être son épouse, derrière eux, les enfants rient en les regardant. Sur un quai de gare, u n couple s’etreind, il part, elle pleure. Sam, 91 ans et Jeannette, 101 ans, rient serrés l’un à l’autre.

En noir et blanc, en couleurs, en petit ou en grand format, des gens, des familles, des animaux de compagnie, de la tendresse, de l’amitié, tels sont les ingrédients qui composent l’ouvrage. Des gens d’ici et d’ailleurs pour des photos touchantes de par leur simplicité et de par les émotions qu’elles font ressortir. Et ce qui touche en tournant la centaine de page du livre, c’est justement le simple fait que toutes ces photographies représentent des situations que chacun d’entre nous a peut-être déjà vécu, ou qu’il vivra sans doute un jour. Des situations de la vie de tous les jours, des situation de joie, de tristesse parfois, des situations qui ne peuvent pas laisser insensible.

Une traditionnelle réflexion philosophique veut que dans le domaine de l’art, il faut essayer de comprendre ce qu’un photographe veut montrer sur sa photographie avant de pouvoir dire si oui ou non le cliché nous plait ou non. Le message que ces photos transmettent est ici évident, et cela ne fait que jouer en faveur de la qualité de ce recueil photographique. Vive l’amour !

Un joli livre d’images à conseiller aux petits et aux grands.
Vive L’amour !


Editions du chêne
Par MILK et Kim Phuc
ISBN 284277439-6


Angel-A


Paris.
Au bord d’un pont, au bord du gouffre, un homme, perdu, prêt à sauter. A coté de lui, une jeune femme hésite, puis le devance. L’homme saute, la sauve de la noyade, l’histoire commence.

Une histoire en noir et blanc, la vie d’un homme en proie à un manque total de confiance en lui, en mal d’amour… Un homme (Jamel Debouzze) qui parcourt les rues de Paris, tiraillé par le désespoir de ne pas pouvoir rembourser en une nuit la dette d’une vie, et par l’incapacité de voir en lui une qualité quelconque, tant il se sent inutile, faible et rabaissé par la société qui l’entoure.

Pour se sortir de cette situation, il devra apprendre a s’estimer, à se respecter, à croire en lui. Mais comment croire en soi quand le monde qui vous entoure n’a de cesse de mettre en valeur vos faiblesses, de vous persuader que vous ne représentez rien aux yeux de personnes ?
Telle est probablement la question que se pose cet homme avant de sauter du pont. Du moins, avant d’être interrompu dans ses pensées par une jeune femme aux envies suicidaires, paradoxalement si proche et si différente de lui de par son caractère, sa vie, et son destin. Un ange passe.

Ce film fortement empreint de la marque de Luc Besson, tant du point de vue du style, que de la non appartenance à un cinéma formaté, est profondément humain. Les sentiments, le respect de l’homme, la générosité, l’amitié, (et l’amour de l’autre !) sont autant de traits qui ressortent de cet extrait du septième art, mis en valeur par une bande en noir et blanc aussi réussie qu’inhabituelle par les temps actuels. Un film sensible, émouvant, enchanteur… enchantant.


Le Troisième Testament



Lorsque dans une élise médiévale se joue le procès d'un homme accusé d'hérésie par le tribunal de l'inquisition, rien ne semble aller pour le mieux. Mais lorsque la personne qui est jugée et qui risque le bûcher n'est autre que le grand inquisiteur, la situation se complique… Le schéma type de l'arroseur arrosé...

Le fil conducteur de l’histoire a déjà été vu et revu, mais fait toujours effet : une lutte fratricide entre une Eglise catholique qui tente de cacher des secrets menaçant les fondements du dogme, et un groupe réfractaire au mensonge, qui tente de découvrir une fâcheuse vérité.
L’aventure du chevalier de Marbourg commence donc… sur un bûcher. Quelle ouverture me direz vous ! En vérité, ce début traduit à lui seul la globalité de l'histoire.Tantôt tragique, tantôt heureuse, avec un suspense qui commence dès la première page et qui nous possède encore le dernier volume lu et refermé. Les batailles sanglantes se succèdent, agrémentée d'une intrigue policière digne de la meilleure agence d'espionnage, et ceci pour le plus grand bonheur du lecteur. Si l'histoire tient on ne peut mieux la route, il est inutile de préciser que l'imaginaire qui l'entoure est exceptionnel, et que les dessins qui l'illustrent époustouflent celui qui prend le temps de les regarder. Soulignons d'ailleurs que les dessins signés de A.Alice sont d'une telle précision et d'une telle recherche que l'on se croirait presque sous le champ de la caméra, au sein de la bataille.

Cette épopée en quatre volumes ravira les connaisseurs et convaincra les novices en la matière. Parole d'amateur !


Le troisième Testament
Editions Glenat